J'ai un enfant non-né
Que puis-je faire pour lui ?
Pour faire sauter les conséquences négatives de la conscience de culpabilité, il faut se dire à soi-même :
J’ai conçu plus d’enfants que je n’en ai fait naître… Quelqu’un me dit : "Vous savez, vous avez des enfants, vous en avez conçu et ils sont encore là, leurs cellules biologiques sont encore vivantes".
Il faut se faire expliquer le processus scientifique, biologique.
Ordinairement je me rappelle d’un enfant non-né plus spécialement ! Surtout si ça a été en clinique.
Je vais entendre ceci qui est parfaitement vrai : l’état dans lequel cet enfant se trouve n’est pas un état d’accusation, ce n’est pas le cri silencieux qui domine dans l'âme de mon enfant :
Ma mère m’a oublié ! J’ai une souffrance horrible, atroce, c’est l’oubli de ma mère !
Ce n’est pas du tout cela qui domine en lui !
Il n’y a aucune accusation, aucun mouvement de ce genre, parce qu’ils sont des êtres spirituels humains, ils sont très spirituels, très humains, ils n’ont pas eu le temps de rentrer dans les réactions psychologiques personnelles imprégnées de sentiments psychiques de revanche, de vengeance, de rappel de la souffrance.
Un adulte qui rumine sa souffrance, sa douleur, va certes engendrer une névrose d’abandon. Mon enfant non-né n’a pas cela : ce n’est pas possible. Evidemment nous trouvons en nous une tentation de projeter, mais c’est sans fondement (l’irascible et le concupiscible n’ont pas encore leur support organique dans la mémoire d’appui !)
La mère, devenue réaliste découvre : « Mon enfant est dans un Oui. Sa puissance spirituelle dans la liberté du don, l’innocence divine, continue essentiellement de dire Oui : « Me voici ! Je suis prêt ! J’attends ! Je me livre à l’avance ! Je continue à dire Oui dans l’inscription du Livre de Vie ! Je suis prêt à traverser tout, et en ce qui m’arrive je suis capable de traverser encore des nuits rédemptrices. ».
C’est cela qui domine dans l’âme de mon enfant !!
Pas dans l’âme des spectateurs extérieurs, mais dans l’âme de mon enfant c’est cela qui domine. Pas dans l’âme du psychologue, pas dans l’âme du médium, ni dans celle des idéologues de l’imaginaire bien pensant. Je vais comme maman éloigner ce qui est inutile et surtout ce qui est impossible selon les lois de la nature spontanément spirituelle d’un être humain commençant. J’apprends qu’Il faut qu’il y ait un support corporel pour qu’il y ait réflexivité, névrose, etc... Il faut qu’il y ait aussi un support biologique pour cela.
Ces enfants me sont beaucoup plus proches du fait qu’ils existent à partir de moi ! Et qu’ils ont reçu l’existence grâce la maman que je suis … Et dès qu’ils sont dans mon regard de mère ils voient que leur mère continue à les porter vivants… Et donc ils ont essentiellement vis-à-vis de leur mère une relation de gratitude, d’action de grâce : « C’est grâce à elle que j’existe, que mon Oui se produit ».
Cette vie spirituelle qui est la leur est dans la Lumière et ils contemplent.
J’apprends comment il leur est donné beaucoup de choses, à ces enfants, parce que l’Eglise existe. Il y a beaucoup d’Eucharisties qui sont célébrées et qui leur donnent par torrents de la Lumière venue de l’Eglise. Cette vie contemplative, ils la reçoivent, bien sûr, peut-être par petites gouttes parce que personne ne la leur donne nommément, directement et sans voile, c’est vrai, mais n’empêche qu’ils la reçoivent, ils contemplent, cela centuple leur vie contemplative et leur union transformante naturelle en sagesse et cela leur donne une gratitude bien supplémentaire encore.
Dans quelle mesure une tierce personne peut intervenir dans cette relation nouvelle de la mère avec son enfant qui restera toujours son enfant, jusque dans l’éternité ! ?
Une tierce personne le pourra, dans le silence le plus souvent… Par la prudence, s’il est possible et si on nous en fait sentir le désir, il faut avoir les paroles ajustées, par le conseil, il faut donner des conseils, il faut dire ce que je suis en train de vous dire : « Si j’étais à ta place, voilà ce que je ferais ». Les tiers, le prêtre, les parents de substitution que sont les chrétiens proches, sont là pour aider les gens à prendre conscience. « Oui, je vais le faire, on ne m’avait jamais dit cela ». Nous ne pouvons pas le faire à leur place, d’accord ? Mais nous pouvons leur dire : « Voilà ce que nous pouvons faire ». Jusqu’à ce que la maman s’éveille à ce qu’elle porte de magnifique en elle...Alors moi la maman je vais ressentir et découvrir le réel de mes enfants : mes enfants m’aiment ! Ils ont développé un sentiment de compassion vis-à-vis de moi la maman et des êtres adultes qui survivent ou de leurs frères et sœurs qui sont survivants ! Ils perçoivent mieux que nous finalement dans leur lucidité contemplative la grossièreté spirituelle de ceux qui ont survécu et la grégarité de la nature humaine bloquée par une ambiance de mort spirituelle.
Je finis bien par deviner puis percevoir leur véritable amour. Parce qu’ils ont cette capacité bien sûr d’aller chercher dans les autres un amour qu’ils n’ont pas en eux et de se nourrir de l’amour qu’il y a dans le cœur des autres… Et surtout, ce que je perçois en premier comme mère, dans leur manière d’aimer, ce qui domine dans ces enfants par rapport à leur mère, c’est de la gratitude.
A partir du moment où comme maman je peux dire : « Ah bon, ils ont de la gratitude ? », alors, je vais aussi avancer et découvrir bien des surprises, bien davantage ! Je vais commencer à dire : « Oui mais j’en ai eu deux autres !!! ». Et à la fin de la confession, à la fin de la première messe, après cette nouvelle vie spirituelle retrouvée ensemble, nous allons trouver les vingt-quatre autres enfants s’il y en a eu vingt-quatre autres !! La gratitude collective pourrait bien se tourner en fête !
Il y a des lois dans la vie spirituelle d’une âme humaine, il y a une croissance, donc la mère doit apprendre à voir qu’elle n’a pas à projeter des sentiments de culpabilité ou de souffrance qu’elle a elle dans des enfants qui n’en ont pas. L’enfant a une gratitude, il existe.
Mon enfant, lui, c’est son existence, son je suis … qui compte avant tout. Il se rappelle très bien que son je suis est dans le Je suis de la Paternité créatrice de Dieu et dans le Je suis du Verbe qui l’a illuminé à l’instant où il est venu en ce monde, et que son Je suis est lié dans la Lumière et dans le Bien à sa maman ! Cette dignité opère en son âme une dilatation extraordinaire. Il n’y a pas plus dilatant que la vie contemplative. La vie contemplative ouvre toutes les portes du corps encore vivant. Or nous pourrons l’expliquer : il y a encore quelque chose de leur corps qui est vivant pendant cinquante ans dans le corps maternel de leur mère.
Que puis-je faire pour lui ?
Oui je t’aime, je t’ai toujours aimé, je t’aimerai toujours. Ils ont voulu nous faire croire le contraire, mais je sais aujourd’hui que sans amour tu n’aurais pas pu exister, sans joie de te donner tu n’aurais pas pu survivre à mes côtés…. Nous allons revivre ensemble avec la vie véritable, la joie, la gratitude, la grâce de la sainteté et de l’élection divine, la dignité des apôtres de la miséricorde et du pardon, l’immortelle allégresse que le ciel nous prépare et donne déjà maintenant dès cette terre.
Quelques explications :
Et comme ce sont les êtres qui dans leurs actes sont les plus humains du monde, il faut apprendre à les aimer, il faut apprendre à les rencontrer, à les découvrir, à faire l’expérience de leur vie spirituelle et de leur humanité, à voir comment ils aiment, comment ils restent libres dans la liberté du don, comment ils restent disponibles spirituellement, comment ils restent contemplatifs mystiquement et comment ils restent humains avec toutes les forces natives de leur humanité embryonnaire. Sachant que, bien sûr, ils ne sont pas nés mais qu’ils continuent à grandir.
Un enfant qui n’est pas né il y a vingt-deux ans continue à grandir puisqu’il y a des cellules staminales embryonnaires qui restent vivantes dans la moelle osseuse, le sang et le névraxe de la maman pendant environ (sans doute un peu moins ) … cinquante ans.
Donc leur corps reste vivant à titre personnel comme support de vie. Et vous savez très bien que le génome de leur Memoria Dei corporellement vivant, biologiquement vivant porte en lui tous les développements. Les télomères des chromosomes sont là et ils vieillissent comme pour nous adultes qui sommes nés. L’âme de ces enfants se développe en fonction du corps vivant. Le Concile de Vienne avait indiqué que l’âme est la forme substantielle du corps. Et donc ces enfants continuent à grandir parce qu’il y a encore quelque chose de vivant dans leur corps.
Mais grâce à Dieu les fonctions cérébrales, les fonctions du concupiscible, les fonctions de l’irascible, les fonctions nerveuses, les fonctions perceptives, les fonctions réflexives ne dominent pas, si bien qu’ils grandissent, ils ont vingt ans, quarante ans, cinquante ans mais ils ont essentiellement gardé leurs forces spirituelles natives.
Nous porterons notre attention sur les enfants que nous avons eus et qui ne sont pas nés, sur tous ensemble ou sur l’un d’entre eux, de toute façon c’est en vase communicant.
Il faut dire à la mère :
L’ enfant est dans un Oui. La puissance spirituelle de la liberté du don, l’innocence divine, c’est essentiellement de dire Oui : « Je suis prêt et je me livre, je dis Oui dans l’inscription du Livre de Vie, je suis prêt à traverser tout, et ce qui m’arrive je le traverse encore.
Ces enfants sont beaucoup plus proches du fait qu’ils existent et qu’ils ont reçu l’existence grâce à leur mère, donc dès qu’ils sont dans le regard de leur mère ils ont essentiellement vis-à-vis de leur mère une relation de gratitude, d’action de grâce : « C’est grâce à elle que j’existe, que mon Oui se produit ». Cette vie spirituelle qui est la leur est dans la Lumière et ils contemplent. Et ce qui domine dans ces enfants par rapport à leur mère, c’est de la gratitude.
L’enfant a une gratitude, il existe. Il se rappelle très bien que son je suis est dans le Je suis de la Paternité créatrice de Dieu et dans le Je suis du Verbe qui l’a illuminé à l’instant où il est venu en ce monde, dans une dignité qui opère en son âme une dilatation difficile à décrire. Il n’y a pas plus dilatant que la vie contemplative, et cet épanouissement augmente à chaque regard de grâce, d’amour spirituel vrai, de pardon reçu et donné. La vie contemplative ouvre toutes les portes du corps encore vivant.
C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ne vont pas au Ciel, puisqu’ils ne sont pas tout à fait morts.
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