Vision générale :

La question de l’Amour catholique

pour les Non-Nés


Les enfants non-nés ?

Les Saints, la Sainte Eglise, semblent jusqu'à ces temps derniers ne pas s'être préoccupés de ce problème.
Pourquoi ?

C'est que pour l'Eglise, une chose était claire : un enfant mort sans Baptême (en particulier un enfant décédé en fausse-couche, et donc aussi les enfants avortés sans que l’on se soit préoccupé de les ondoyer pour leur salut de leur vivant) n'est pas introduit à la Vision béatifique du Ciel ; ils ne sont pas non plus au Purgatoire (ils n'ont pas de péché personnel à expier), ni bien sûr en Enfer ; ils sont dans un état particulier d'attente... puisqu'ils ont, bien entendu, conservé leur âme immortelle créée par Dieu dès le sein maternel. Ce statut particulier d'attente, certains ont bien voulu l'appeler "les Limbes".

Ce mot réfère certes au "lieu" où, avant que la Rédemption du monde ne s'accomplisse sur le Golgotha par la Mort du CHRIST, se trouvaient toutes les âmes en attente décédées depuis Adam.

Car jusqu'à ce jour du Vendredi Saint, il n'existait encore ni Purgatoire, ni Ciel de Vision pour les "justes", ni Enfer pour les réprouvés issus d'Adam... Quand Jésus "descend aux enfers", c’est à Sa Mort sur la Croix, et l'expression du Credo désigne sous cette expression les fameuses Limbes. Sur la Croix sanglante Marie voit le cadavre de Jésus, dans la Croix glorieuse de Son âme remplie de Gloire, les justes et les hommes depuis les premiers jours de la création aperçoivent le Rédempteur et le Juge.

Alors, les justes sont introduits dans cette Gloire du paradis où le Christ les introduit à l'intime de Sa Gloire ; certains autres se rejettent loin de Lui, comme ils l'ont fait leur vie durant en résistant à la volonté de Dieu, et c'est l'apparition de l'Enfer définitif ; d'autres enfin qui ne sont pas assez prêts pour goûter la béatitude éternelle commencent un processus de purification au Purgatoire qui les rapprochera de plus en plus du Ciel des élus.

Depuis la Mort et la Résurrection de Jésus, le statut des Limbes a donc disparu ; du moins faut-il dire, que c'est le statut d'attente d'avant Jésus-Christ qui a disparu.

Mais voilà ! Les enfants innocents non lavés de la tache originelle et morts avant de naître se trouvent eux aussi dans un certain état d'attente. Le pape Pie VI a condamné l'hérésie janséniste qui leur refusait ce statut ; c'est que les enfants non-nés ne peuvent être ni en Enfer, ni au Purgatoire, mais pas davantage au Paradis céleste puisqu'ils n'ont reçu aucune forme de Baptême :
-ni le Baptême sacramentel qui ne leur a pas été administré,
-ni la justification par un acte de Foi qu'il ne leur a pas été possible de faire,
-ni par le Baptême de désir même si "le désir explicite de Baptême de la part des parents du vivant de l'enfant est considéré par certains théologiens comme valant Baptême pour l'enfant", ce n'est pas le cas pour l'immense majorité des enfants que nous considérons ici,
- ni le Baptême de sang, car il faudrait pour cela que la mort ait été procurée par haine du Christ (par exemple si on tue un enfant dans le sein parce qu'on sait qu'il sera chrétien),
- ni le Baptême de grâce, dont Jean-Baptiste à la Visitation, Nicolas de Flue ou d'autres Saints ont bénéficié avant même de naître.

Ces enfants sont donc après leur mort dans un état d'attente : ils sont "in via" (en pèlerinage) ; ils sont encore dans le temps.
On peut par là dire qu'il est encore au pouvoir de l'Eglise de les atteindre, puisque Jésus a donné à l'Eglise militante de secourir tous les hommes qui sont dans le temps.

Nombreux sont ceux pourtant qui écartent cette considération par ce qu'on appelle une ignorance affectée, disant par exemple que « Dieu ne les rejette pas, puisqu'ils sont innocents », ou « qu'ils sont au Ciel », ou encore « qu'on ne peut plus rien faire », et « qu'on ne respecte pas la doctrine de l'Eglise en disant qu'on peut quand même les baptiser sacramentellement », cette dernière affirmation étant par ailleurs exacte...

Pourtant, nous nous apercevrons que dès que l'on se préoccupe de les retrouver et les aider dans leur détresse actuelle, de les retrouver pour les réintroduire dans la famille humaine, et plus particulièrement dans la communion des Saints, il y a comme un soulagement chez les parents, l'entourage, les frères survivants ; du côté des chrétiens il y a comme une constante du "sensus fidei" et de l'instinct de la charité, qui de même les pousse à prier et n'avoir de cesse que toute l'Eglise adopte pour leur aide, leur soulagement et leur incorporation dans la communion une liturgie adaptée et reconnue...
Bref, il s'agit d'expliquer comment on peut secourir ces enfants dans la détresse où ils se trouvent dans un cri silencieux qui perdure en eux après la mort.

En effet, l'enfant agressé dans le sein maternel connaît au moment du meurtre une angoisse et un cri silencieux de tout son être, et ce dernier, une fois la mort consommée, se prolonge en un cri de désespoir permanent, une sorte de souffrance ténébreuse incompréhensible ; c'est la plus grande torture que Satan ait inventée pour se venger de l'innocence humaine ; l'enfant abandonné, rejeté par sa mère et les siens, ignoré de l'humanité tout entière, inconsidéré par les prières explicites de l'Eglise (l'unique canal pourtant des secours de la grâce sur notre terre), va crier sa souffrance, son appel, sa douleur d’être privé de tout amour effectif et de la communion de la grâce de Dieu et de l’Eglise...

Et ce cri, ce désespoir-source, cette angoisse diffusée va s'accrocher à sa mère, à celui de ses frères et sœurs de complexion psychologique plus fragile, au médecin avorteur, aux lieux de sa malédiction (clinique, maison familiale, etc...).

Bref, voilà que cette victime va devenir "source de mal". N'est-ce pas là la raison pour laquelle le démon a un avantage définitif à ce qu'il y ait des milliards d'avortements ? En effet, ces enfants deviennent source, en toute justice, de révolte, de coupure avec Dieu, de misères diverses (dépressions, schizophrénies, syndromes, cancers de toutes sortes, etc...).

Ils engendrent par exemple le syndrome de l'avorteur : le médecin la première fois est-il de bonne foi ? L'angoisse rémanente que l'enfant lui rappelle par la suite sans qu'il puisse savoir d'où elle provient, le ramène à l'acte (le criminel qui revient sur le lieu de son crime), et il va ensuite avorter par besoin, par instinct, parfois dans une rage abortive incompréhensible : de plus en plus d'avortements naîtront de ce syndrome, cercle infernal, où l'on voit les âmes des enfants eux-mêmes être comme responsables (non coupables) et provoquer un malaise ténébreux.

Alors comment faire pour aider les enfants non-nés et morts sans baptême ?

Comment permettre que notre enfant, après qu'il a été chargé de la plus grande croix possible, puisse recevoir la plus grande grâce qui y correspond sûrement ?
Comment les chrétiens peuvent-ils, dans le pouvoir des clés que le Christ a confié à l'Eglise, les atteindre pour au moins les arracher à cet état irrespirable pour lesquelles Satan organise ces sacrifices humains ?

Sans vouloir nous étendre, proposons une approche d'amour en 7 étapes :

- Comme le bon Samaritain, poser enfin son regard sur lui, voir son état, s'arrêter, sentir sa détresse.
- Commencer à le confier au Christ par une prière fervente et/ou par une Messe pour l'arracher à sa malédiction, qu'il ne puisse plus être source de mal.
- Le réintroduire dans une relation saine avec notre humanité : le réapprivoiser, en l'entourant d'une tendresse sensible qu'il n'a jamais connue, lui demander pardon, passer du temps pour que se crée entre lui et nous, progressivement, une proximité, une confiance, une intimité ; le réengendrer affectueusement, maternellement, paternellement, et le mieux connaître, autant qu'il nous est possible.
- Lui donner un prénom (qui est souvent "donné") ; et le voilà réintégré dans la famille humaine...
- L'introduire à l'intérieur de notre prière, qu'à travers nous, son âme retrouve contact, je crois aussi réconciliation avec Dieu : le faire entrer dans nos actes religieux ; Credo, Communions...
- C'est le moment de la Cérémonie, où l'Eglise peut permettre que, d'exclu de la grâce, il soit admis à être plongé dans le rayonnement de la grâce eucharistique ; s'il est possible, il est incorporé à la communion de l'Eglise, à la communion des Saints, au Corps Mystique du Christ ; il est confié explicitement au Cœur Eucharistique du Christ.
- Se réjouir de sa nouvelle mission en le consacrant à Marie, que sous l'Autel, il reçoive la robe blanche et la lumière pour que son statut d'attente en quelque sorte devienne chrétien et fécond : prière, patience d'amour et pardon (Apocalypse, chap. 6, verset 11)
Certes l'Eglise, on peut le penser, aurait dans le pouvoir des clés qui lui a été confié l'autorité suffisante pour les proclamer officiellement martyrs, comme les Saints Innocents de Bethléem, du moins ceux qui sont morts par l'avortement provoqué... Il faudrait établir et définir pour cela en quoi c'est en effet par haine du Verbe de Dieu, du Christ ou Son Eglise, que ces meurtres massifs sont organisés. Cette proclamation les mettrait ipso facto au Ciel.
Mais l'Eglise a bien des hésitations. Parmi les raisons, il faut noter qu'il lui manque un préalable dans sa doctrine expresse : "A quel moment Dieu crée-t-Il l'âme immortelle et spirituelle dans le processus embryonnaire ?".
Car comment généraliser des Cérémonies pour des enfants dont l'Eglise est encore hésitante à définir qu'ils aient tous une âme spirituelle et immortelle, bref, pour des enfants dont certains n'existeraient peut-être pas ! ?
A Cotignac et en d’autres diocèses, l’occasion nous est offerte d'adopter ces victimes innocentes dans une demande d'expiation au cours d'une Cérémonie couverte par une demande officielle de Rome et organisée par un conseil liturgique diocésain … ALLELUIA !