Témoignage de Marie-Anne
23 mai 2016
Témoignage de Marie-Anne
23 mai 2016
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Homélie pour la Victoire du Coeur

Père Patrick approfondit en Homélie l’explication :
Le cœur spirituel, qu’est-ce exactement ? Comment peut-il s’actuer ?
Où, sinon dans le Sanctuaire de notre vie intime et dès la conception ?
Quel est son mode opératoire ?
Texte de l'homélie
Lecture de l’Evangile de Jésus-Christ Notre-Seigneur selon saint Marc 12, 13-17
En ce temps-là, on envoya à Jésus des pharisiens et des hérodiens pour lui tendre un piège en le faisant parler, et ceux-ci vinrent lui dire : « Maître, nous le savons : tu es toujours véritable, tu ne te laisses influencer par personne, parce que ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? Devons-nous payer, oui ou non ? » Mais Jésus, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Faites-moi voir une pièce d’argent. » Ils en apportèrent une, et Jésus leur dit : « Cette effigie-là et cette inscription-là, de qui sont-elles ? » Ils répondent : « De César. » Jésus leur dit : « Ce qui est à César rendez-le à César, et ce qui est à Dieu rendez-le à Dieu. » Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet.

La méditation qui nous est proposée vient d’Eusèbe de Césarée, disciple d’Origène. Il parle de sainte Blandine, une des premières martyres de France, de Gaule, au IIe siècle.

« On suspendit Blandine à un poteau pour servir d’appât aux fauves lâchés dans l’arène. La vue de cette femme pour ainsi dire crucifiée qui priait d’une voie forte ranimait la force de ceux qui livrait bataille. Leur sœur montrait à leurs yeux de chair Celui qui avait été mis en Croix pour eux et ils étaient assurés que les fidèles souffrant pour Sa gloire entreraient dans la Communion éternelle du Dieu vivant. Cependant aucune bête ne la touchait. On la détacha du poteau, on la renvoya dans son cachot, on la réserva pour un combat ultérieur. Ses succès après tant d’épreuves infligeaient au serpent tortueux un échec définitif et rendaient cœur à ses frères. Elle, la menue, la chétive, la méprisée, était revêtue du Christ, le grand et invincible Athlète. Au dernier jour des combats singuliers, on ramena Blandine dans l’arène. Comme une noble mère qui a exhorté ses enfants et les a envoyés vainqueurs aux pieds du Roi, elle passa elle aussi par les combats qu’ils avaient affrontés, impatiente qu’elle était de les rejoindre. A la voir ainsi radieuse, toute à la joie de son départ, on aurait juré qu’elle était invitée à des Noces plutôt que jetée en pâture à des fauves. »

L’homme est un cœur de feu qui est venu du Père et qui retourne au Père. La femme est une flamme ardente qui est venue du Ciel et qui rend honneur et parfume l’éternité de Dieu. L’homme et la femme sont des splendeurs dans la création. Le sommet de la création, c’est l’unité de l’homme et de la femme, du feu et de son parfum intérieur, l’embrasement d’Amour qui brûle tout ce qui n’est pas Amour et Lumière, tout ce qui n’est pas divin, tout ce qui n’est pas éternité. Tout est brûlé dans l’unité sponsale.

Tandis que tout le reste, le bonheur terrestre…

Quand nous comparons les chants angéliques mêlés aux chants des saints et mêlés à l’harmonie éternelle de la Sponsalité incréée en Dieu dans la chair, dans le feu et le parfum intérieur de l’unité sponsale, quand nous comparons cela aux aboiements d’un petit roquet, ça fait une différence !

Nos rois en France sont des petits roquets, il faut leur rendre ce qu’ils réclament, vu que leur chant est si profondément ridicule.

Et il faut ramener à Dieu ce qui est à Dieu, ce qu’il y a de plus grand, ce qu’il y a de plus beau, ce qu’il y a de plus splendide, ce qu’il y a de plus parfumé : il n’y a plus que l’Amour, le Feu, le Parfum de Dieu et le Parfum dans la chair. Le Royaume de Dieu est une chose extraordinaire.

Ce qu’il y a pour nous de réconfortant, de grand, c’est de constater quand nous prions qu’à un moment donné notre prière n’est plus du tout terrestre. Nos désirs ne sont plus des désirs humains, ce sont des désirs éternels, ce sont des désirs immaculés, ce sont des désirs d’une virginité d’Amour et de Lumière dont nous avons l’impression qu’ils parfument non seulement l’ensemble de la création à partir de nous, mais aussi toute l’Intériorité d’éternité dont nous venons. Nous venons de Dieu. L’homme est un cœur de feu qui vient de Dieu et qui retourne au Père. Nous savons d’où nous venons et dans la prière à un moment donné nous voyons bien que notre prière s’origine dans notre origine et s’accomplit dans notre accomplissement. « Nul n’est monté au Ciel s’il n’est descendu au Ciel » (Jean 3, 13).

Ce qui est de la terre est terrestre et ce qui est humain est céleste, et de vouloir créer une communauté, un empire, sur une base différente, c’est un crime contre l’humanité. C’est pour cela que l’empereur n’est pas le Roi, mais nous lui rendons ce qui est à lui, s’il aboie comme un roquet. C’est curieux, ces empereurs n’étaient pas des athlètes, c’était des petits gros. Nous avons eu des présidents en France qui étaient des petits avec des tics, des petits roquets qui n’étaient d’ailleurs même pas français. C’est un peu comme en Israël, il y avait le roi Hérode, c’était un Iduméen, Hérode n’était pas roi, il n’était même pas juif.

Le Roi véritable était l’Homme de Feu qui venait de Dieu, qui spirait dans l’intime de sa respiration consciente le Feu intérieur de la Paternité incréée de Dieu qui engendre la Sponsalité éternelle d’où surabonde l’existence de toutes choses. C’est saint Joseph qui était le Roi d’Israël. La Bible nous dit cela dans sa Révélation. Tu fais la généalogie et tu t’aperçois que la filiation royale, la filiation de sang, la filiation légale, la filiation divine, la filiation sacerdotale, se retrouvent dans le mariage de Marie et Joseph et établissent Joseph fils de David comme Roi légitime d’Israël. L’empereur César le savait, Ponce Pilate le savait sinon il n’aurait jamais mis : « Jésus le Nazaréen Roi des Juifs » (Jean 19, 19-22). Jamais un consul n’aurait mis « Roi des Juifs » s’il n’en avait pas eu la preuve.

Et pour ceux qui veulent régner sur l’empire, effectivement, il faut mettre le Roi à genoux, il faut l’écraser, il faut le crucifier, il faut lui tendre des pièges, il faut l’honorer, il faut lui dire : « Tu es le maître, tu es la vérité » – c’est cela, l’Evangile d’aujourd’hui : « Rendez à César ce qui est à César » – et on envoie des hommes religieux pour tendre un piège au Roi, pour tendre un piège au Saint des Saints.

Finalement, le fait qu’ils tendent un piège comme cela montre bien qu’ils ne sont pas du côté de Dieu, ils sont du côté de l’empereur, ils veulent se mettre l’empereur dans la poche pour ainsi dire, en disant : « Vous voyez, vous pouvez le crucifier, le mettre à genoux ».

Mais à Lyon, la petite Blandine toute jeune, vierge, représente bien la France, la Gaule, elle représente bien cette France royale, cette France qui est au dessus de ces aboiements des lions, des dragons, des petits chiens, des scorpions, de toutes ces figures qui montrent ce que l’homme devient lorsqu’il ne prie plus, lorsqu’il n’est plus ce cœur brûlant d’amour et de feu divin éternel, lorsqu’il n’est pas dans la grâce sanctifiante, lorsqu’il n’a pas les qualités du cœur, lorsqu’il n’a pas les quatre-vingt-huit vertus qui font que le cœur peut habiter extatiquement dans l’Amour pur, immaculé, limpide, délicieux, qui se trouve dans l’autre que lui.

La relation à l’autre fait l’Un de notre liberté dans l’ordre du don et parfume et l’autre et l’Un et le temps et l’éternité. C’est le Royaume de l’Amour qui fait la caractéristique de l’homme et de la femme.

Ce Parfum dans l’éternité de Dieu, c’est le Verbe, c’est la Parole, c’est l’Expression de l’Amour et de la Lumière parce que Dieu est une Expression d’Amour et de Lumière vivante, c’est la deuxième Personne de la Très Sainte Trinité.

La deuxième Personne de la Très Sainte Trinité est l’Expression de l’Amour et de la Lumière qui brûle notre cœur, qui brûle notre âme, qui fait s’épanouir la Lumière née de la Lumière dans notre esprit en toutes choses et qui fait l’unité de tout.

Alors dans ce jardin de notre humanité d’Amour, de Lumière et de Liberté éternelle, resplendissent toutes les plantes, toutes les fleurs, toutes les splendeurs du Paradis, toutes les qualités : on appelle cela des vertus.

Il nous faut être dans la grâce, dans cette transformation vraiment surnaturelle, divine de Lumière et d’Amour. La Lumière née de la Lumière est cette Sponsalité de l’épanouissement de Lumière et d’Amour que Dieu est : Dieu est cet Epanouissement de Lumière et d’Amour né de l’Amour et de la Lumière.

Cette deuxième Personne de la Très Sainte Trinité qui est Dieu à Lui tout seul puisque Dieu est cet Epanouissement de Lumière et d’Amour éternellement, nous est donnée par la grâce. Nous pénétrons par la foi, par la lumière surnaturelle, dans ce Resplendissement de Lumière et d’Amour éternel, parce qu’il n’y a pas de différence entre la lumière surnaturelle de Dieu et Dieu dans Sa lumière surnaturelle.

L’homme a été créé, l’ensemble de l’univers a été créé pour qu’il y ait précisément cet aller et retour sans voile dans la Lumière de Gloire entre ce Resplendissement d’Amour et de Lumière qui est Dieu éternellement et ce Resplendissement d’Amour et de Lumière née de la Lumière dans lequel nous pénétrons dans la lumière surnaturelle de la foi, parce que la lumière surnaturelle de la foi est un Resplendissement d’Amour et de Lumière, et la foi nous met à égalité avec l’Eternité de Dieu.

A ce moment-là notre cœur spirituel, nos puissances spirituelles, nos puissances humaines, peuvent remonter à la surface au lieu d’être englouties, enfouies.

Nous sommes des êtres humains, même le vieux païen l’avait dit, nous le savons très bien, nous n’avons pas besoin d’être catholiques pour savoir que nous sommes des êtres humains.

Donc nous avons effectivement une vie contemplative spirituelle, l’intellect agent, le noùs d’Aristote le vieux païen.

Nous avons un cœur spirituel, nous pouvons rentrer dans l’agapè, dans un amour purement spirituel, c’est ce que dit le vieux païen.

Nous avons la mémoire originelle, dont parle le vieux païen dans son Traité Περὶ μνήμης καὶ ἀναμνήσεως : Perì mnī́mīs kaì a̓namnī́seōs – c’est difficile à prononcer en grec –, nous avons cette mémoire, cette liberté d’innocence dans l’ordre du don.

Nous pouvons nous nourrir du Bien éternel comme le disent Aristote, Plotin, Platon qui sont tous des païens.

Nous pouvons nous nourrir de la Vérité substantielle et vivante en pénétrant dans l’intimité intérieure de la Vérité, de la Lumière en Soi parce que l’Acte pur de cette Lumière en Soi est forcément personnel et de cet Acte pur émane dans la Lumière et dans l’Amour la création de l’existence de toutes choses.

Et bien sûr nous aspirons et nous sommes le lieu de l’Un : Enosis, l’unification de Dieu, parce qu’à l’intérieur de Dieu il faut bien unir le Bien en Soi, l’Acte pur, la Lumière, la Vie éternelle et l’Extase vivante de ce Resplendissement intérieur. Il faut cette unité, et cette unité, nous nous en nourrissons pour faire notre puissance humaine. Notre puissance humaine est un lieu d’unité entre la matière, le corps, le cœur, la lumière, l’amour, la grâce.

Nous avons trois puissances spirituelles et cinq puissances de sens externes.

Le papa et la maman disent cela au petit garçon qui a trois ans : « Tu vois, il faut que tu apprennes par cœur, regarde bien : tu as cinq puissances, cinq forces, cinq puissances extérieures, tu as les cinq sens externes : tu peux voir, regarde l’abeille, elle va sur la fleur, regarde, elle butine la fleur, oh elle est partie, où elle est ? Ecoute… »

Le père et la mère essaient toujours d’éduquer l’enfant à comprendre qu’il a cinq puissances de sens externes, cinq manières de voir, d’entendre, de porter, de pénétrer les choses avec son intelligence spirituelle, avec sa capacité d’extase et avec sa liberté éternelle dans l’Un, il unifie toutes choses.

Et ils parlent à l’enfant de manière à ce que les cinq puissances de sa vie corporelle, son dalet, soient les supports de sa puissance humaine. Il est un être de feu dans le cœur, un être de parfum dans l’âme, un être d’unité, il est le roi. La royauté fait partie substantielle de l’homme, tandis que l’empire non.

Alors rendez à l’empire ce qui est à l’empire et rendez à Dieu de qui est à Dieu.

Ce qui est à Dieu, c’est l’homme, c’est moi. Moi je suis à Dieu.
Ce qui est à Dieu, c’est l’homme et c’est aussi Dieu. Dieu aussi est à Dieu.

Et rendez à l’empire ce qui est à l’empire, nous pouvons nous dépouiller de tout ce qui intéresse l’empereur, ça ne nous intéresse pas.

Alors, il y a trois puissances de vie spirituelle :
Le noùs, l’intelligence contemplative, qui a besoin du corps pour s’exprimer.
Le cœur spirituel qui surgit dans une pointe profonde et essentielle de l’âme et qui voit où il peut être emporté pour se nourrir d’Amour.
Et puis la mémoire de Dieu, comme dit saint Augustin, cette liberté, cette intériorité invincible, une capacité à se donner dans une innocence sans entraves pour se nourrir de l’unité de toutes choses.

Une puissance spirituelle, c’est ce qui fait que nous ne sommes pas un animal : nous ne sommes pas une tourterelle, nous ne sommes pas un papillon, nous ne sommes pas une gazelle, non, nous sommes le trésor de la création, le tabernacle de tous les dons de Dieu, nous sommes le mouvement d’Amour éternel de Dieu recueilli dans une minuscule et fragile goutte de sang – il faut accepter ce que nous sommes – et cette goutte de sang est toute brûlante, toute resplendissante et toute récapitulante. C’est pour cela que nous avons trois puissances, trois pouvoirs, trois capacités.

Avec mes yeux je peux voir. Avec mes oreilles je peux entendre la personne intérieure de l’autre. Même si elle ne parle pas je l’entends avec mon oreille. C’est avec mon oreille, même s’il n’y a aucun bruit, que j’entends la présence intérieure de l’autre, ce n’est pas avec le sens du toucher. Il faut apprendre avec le sens de l’odorat, du parfum…

Il faut apprendre à un enfant à s’habituer à s’oublier lui-même et en regardant à aller hors de lui-même vers des splendeurs qu’il découvre, à écouter et à faire pénétrer ce qui est hors de lui-même pour enrichir sa soif de l’Un dans le Bien et la Lumière.

Nous avons trois puissances de l’âme et cinq puissances de vie externes, le corps et l’âme, et l’ensemble des deux, les huit dans les trois dimensions de l’homme, 888, s’épanouit par la grâce parce que nous le vivons avec l’Eternité incréée du Père, nous le vivons avec l’épanouissement intérieur de la Gloire de Dieu, Resplendissement de Lumière et d’Amour et de Vie éternelle qui est Dieu, et nous le vivons aussi dans la passivité et la fruition, l’action de grâce, la jouissance, la béatitude, la royauté, nous sommes sur le trône de la béatitude la plus exquise, celle qui rassasie Dieu seul.

Et ces trois puissances… Vous voyez, je suis en train de vous faire un petit catéchisme. Un petit catéchisme de philosophie, parce que cela est valable pour les païens aussi. Aristote est un païen. Et aucun philosophe, même le pire des athées d’aujourd’hui, n’oserait dire le contraire : « Non, pas du tout, nous n’avons pas cinq sens externes, nous n’avons pas non plus trois puissances de vie métaphysique, c’est faux », pas un seul.

Nous avons ces trois puissances :

Le noùs, en grec, ce n’est pas l’intelligence, ce n’est pas le cerveau, c’est une lumière spirituelle qui est palpable et qui a besoin du corps pour pénétrer ce qui est invisible aux yeux des animaux et de ceux qui ne sont qu’empereurs, de ceux qui sont seulement terrestres, ceux qui s’enferment dans leurs serres maraîchères – on a envie de prendre un grand couteau et d’ouvrir le plafond de la serre pour sortir de leur petit monde.

Le noùs est cette lumière qui est une émanation de lumière qui d’ailleurs est très forte, très puissante, jamais abîmée, toujours disponible.

C’est pour cela que je peux apprendre à un enfant, même à l’âge de deux mois, à se servir de cette lumière. C’est cela, être papa et maman, c’est apprendre à son enfant à se servir de sa puissance humaine. Après l’ouverture du cinquième sceau de l’Apocalypse de saint Jean, je crois que tous les parents apprendront à leurs enfants à se servir de ces trois puissances de vie spirituelle : la lumière, le feu qui les fait rentrer en extase et se nourrir délicieusement de l’Amour qu’il y a dans le cœur des autres dès la vie embryonnaire. Ils vont leur apprendre.

L’éducation, c’est important, parce que si le papa et la maman n’aident pas les enfants, ne les conduisent pas, le pli d’amour, le pli de lumière, le pli humain ne se prendra pas, alors les enfants vont s’enfermer dans des serres maraîchères et les vertus, les qualités du cœur, les qualités de lumière, les qualités de sagesse, ne pousseront pas.

Cette royauté extraordinaire, cette splendeur qu’il est royalement lui-même dès le départ va petit à petit faire grandir des chemins, des parfums, des lumières nouvelles, des transformations de splendeurs nouvelles, des splendeurs nouvelles, des créations nouvelles qu’on appelle les vertus : l’humilité, la chasteté, la sponsalité, la bénignité, la vénération, la munificence, la magnanimité – c’est extraordinaire quand vous avez cet univers qui sort de votre cœur, qu’on appelle la magnanimité, vous avez un cœur magnifique –, la splendidité, la loyauté, l’ajustement substantiel à l’autre : la justice, l’onction, l’eutrapélie, … enfin les quatre-vingt-huit vertus.

Dès que quelqu’un qui a la vertu d’eutrapélie rentre dans une maison où tout était fané, les fleurs refleurissent en quelques secondes, tout le monde se réveille, tout le monde est gai. Ce n’est pas le type qui vient vous sucer le sang, le vampire, ni celui qui s’exalte en disant : « Moi je, moi je, moi je », il n’est pas morose, il n’est pas triste, il fait vivre.

Cela s’apprend, cela s’éduque, c’est comme une plante, on sait comment il faut la planter, l’arroser, l’entretenir, la faire pousser. Il y a des gens qui se marient et qui ne savent même pas ce que c’est que l’eutrapélie, tu te rends compte les enfants qu’ils vont faire ?

Et les autres vertus : la virginité du cœur, la pureté, l’esprit de pauvreté…

Quand Dieu nous crée, Il nous crée sans les vertus, Il nous dit : « Vous dites Oui au départ, et si vous dites Oui au départ, après vous pourrez poser beaucoup d’actes personnels de vie contemplative, de vie amoureuse, de vie extatique, de vie de transformation du monde à partir de vous, de vie de don, d’extase, de ravissement : laissez-vous ravir par ce qui est plus grand que vous, soyez humble ; d’obéissance : apprenez à aller à la vitesse de l’éclair avant que l’autre ne vous l’ait demandé, allez au devant de ses désirs, obéissez, n’attendez pas qu’il vous dise : « Mais enfin, pourquoi tu ne l’as pas fait ? ». »

Si tu en arrives à dire à ton enfant : « Pourquoi tu ne l’as pas fait ? », ça veut dire que ton enfant n’a pas la vertu d’obéissance, et c’est bien de ta faute s’il ne l’a pas, donc tu n’as pas à le lui reprocher. Cela s’apprend, c’est très simple, c’est la nature.

Quelqu’un qui n’a pas les vertus est invivable, tu ne peux pas vivre avec quelqu’un qui est toujours en colère, qui est impatient, qui est aigre, qui est morose, qui est excessif, qui est rempli de vanité. Celui qui n’a pas les plis de la nature humaine normale, les qualités du cœur, les vertus, est au service de l’empereur, il n’est pas au service du Roi.

Quand toutes les vertus sont là, elles permettent d’habiter le cœur de l’autre, de l’envelopper, de l’épanouir, pour que nous éclations ensemble dans un au-delà, une création nouvelle, une humanité nouvelle. Nous sommes dans une union transformante continuelle dès qu’il y a les vertus, et plus les vertus sont grandes, plus elles sont solides, plus elles sont dans le mariage spirituel de leur accomplissement parfait, plus c’est génial.

Et plus l’intelligence peut s’ouvrir et se laisser pénétrer sans voile par la Lumière née de la Lumière, le Verbe de Dieu, l’Epousée, l’Amour sponsal de Lumière resplendissant dans l’Eternité de Dieu qui est la deuxième Personne de la Très Sainte Trinité qui vient à nous : le Verbe de Dieu est venu resplendir dans le monde qu’Il a créé.

Alors nous pouvons témoigner sur la Croix, nous pouvons témoigner de la joie qui est la nôtre d’exister dans un monde divin incarné dans la Vérité de la Divinité de Dieu en nous. La Divinité de Dieu, c’est parce que nous sommes Esprit, Lumière, Amour et Unité universelle de toutes choses en Dieu. Et incarné parce que nous sommes à travers le corps, et donc c’est vrai.

Il faudrait faire des stages de catéchisme aux enfants, en prenant les cinq sens externes, puis les trois puissances de vie spirituelle – 3 x 5 = 15 – pour apprendre :

« Allez, à travers l’ouïe, nous allons apprendre à faire un acte de vie de Lumière », en donnant un exemple. Il y a dix-sept enfants au catéchisme – quand j’étais au catéchisme, nous étions quatre-vingts – : « Fermez les yeux, allez-y, nous faisons l’exercice ». Une minute pour l’expliquer, une minute pour le faire tous en silence, une minute pour dire : « Alors, il s’est passé quelque chose quand vous avez entendu la Lumière ? Est-ce que quelqu’un a vu quelque chose ? Senti quelque chose ? - Ah oui, j’ai vu une fleur ! - Oui, j’ai vu… » et vous allez vous apercevoir que s’ils sont une vingtaine – je l’ai fait, cela – à chaque fois chacun a vu quelque chose qui est complémentaire par rapport aux autres et c’est une entière parabole qui se tient parfaitement dans l’harmonie parce que ce que chacun a reçu vient compléter ce qu’a reçu l’autre.

C’est un exercice philosophique, c’est un exercice humain.

« Maintenant nous passons à l’exercice n°2, avec le sens du toucher. Vous faites une petite caresse, essayez sur votre joue, essayez sur votre front, essayez sur votre main, là où vous sentez le plus quelque chose, ne rigolez pas, on ne se chatouille pas, uniquement le sens du toucher. - Ah oui, là j’oublie tout, il n’y a que le sens du toucher, entre le doigt et le front. - Maintenant, à travers cela, nous allons essayer de voir si nous pouvons rentrer à l’intérieur de quelqu’un d’autre que nous : c’est un acte d’Amour. »

« Nous allons utiliser le sens de l’odorat aussi, c’est très bien aussi pour apprendre l’extase. »

Une minute pour expliquer ce qu’on doit faire, une minute pour le faire et une minute pour dire ce qui s’est passé. Un acte spirituel avec les trois puissances est un acte lucide, c’est un acte volontaire, un acte d’amour, et c’est un acte libre, c’est un acte conscient. La relation consciente est la relation à l’autre et elle est là, donc elle est bien Lumière, Amour et Un. Et voilà, nous pouvons passer comme cela trois minutes par puissance, multiplié par quinze : en trois quarts d’heures j’ai fait un excellent catéchisme philosophique.

Et si nous sommes éveillés humainement, l’imaginaire avec ses exigences ne prend pas la place – « Allez vite, un peu d’herbe ! » : cela, c’est l’exigence en manque –, il n’y a plus de place pour les exigences de l’imaginaire parce que nous sommes comblés par la Vérité de l’Amour, nous sommes libres, nous ne sommes pas esclaves de l’empereur, nous ne sommes pas des petits roquets avec leur cocaïne – nous sommes dirigés par ces présidents-là, alors vous pensez bien que Jésus dise : « Rendez à l’empereur ce qu’il veut » : donnez-lui sa cocaïne.

« Et rendez à Dieu ce qui est à Dieu » : soyez bons, soyez vertueux, ayez les qualités du cœur, ayez la sagesse de la Lumière, soyez les rois fraternels de l’univers de Dieu, pénétrez à l’intérieur de Dieu et nourrissez-vous de l’Un.

Les trois puissances de vie spirituelle nous obligent à faire des actes lucides et conscients dans la relation à l’autre, parce que la relation à l’autre c’est l’Un. Ce sont des actes conscients, des actes déterminés.

Quand les gens sont des mollusques, des limaces, des flasques, des ripouillaces, des passoires… ce n’est pas drôle de vivre avec une passoire. Je trouvais ça très parlant quand je voyais une limace, il y a de la bave, c’est mou, c’est… et tu vis avec quelqu’un comme ça, ce n’est pas drôle. Il faut les vertus. Tu ne peux pas avoir d’amitié avec quelqu’un qui n’est pas humain. Quelqu’un qui n’a pas les vertus ne peut pas connaître l’amitié ou l’amour humain. On n’a rien à mettre en commun quand il n’y a pas les vertus.

S’il y a une humilité parfaite, ça fait deux amis, c’est sûr.
S’il y a une sponsalité parfaite, ça fait deux amis, c’est humain.
Déjà une vertu suffirait.

Mais aucune vertu ! Alors rendez vite à l’empereur, rendez vite aux guignols de l’info…

Les trois puissances de vie spirituelle sont la lumière, le cœur spirituel et la liberté du don, et dans chacune de ces puissances, nous pouvons faire un acte qui détermine cette puissance. Les gens qui sont des mollusques sont des gens qui ne sont pas déterminés : aucune détermination. Tandis que vous voyez par exemple Karol Wojtila : il est déterminé, il n’est pas une flasque au milieu de la boue. Il faut que nous soyons déterminés.

Il nous faut exercer nos puissances, c’est cela la liberté, c’est cela l’humanité, c’est cela la vie. La vie, c’est de faire des actes, c’est de travailler. « Celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus » (Deuxième Epître aux Thessaloniciens 3, 10). Il faut, avec ce que nous avons, travailler, c’est-à-dire transformer la matière primordiale, il faut rentrer dans l’union de Lumière et d’Amour transformante, il faut rentrer dans l’oraison, donc il faut faire des actes.

Certaines personnes disent : « Moi je suis bouddhiste, je fais votre oraison, ne vous inquiétez pas, je reste comme ça, j’attends, je me vide, pendant deux heures ». Ce n’est pas l’oraison, ça, l’oraison ce n’est pas de vider l’univers de sa substance, l’oraison c’est l’union transformante, c’est la transformation de l’univers, c’est de remplir l’univers de tous les trésors de la splendidité de Dieu, de Lumière, d’Amour, de Splendeur et de toutes les vertus, et de pouvoir faire des actes. Le bouddhiste est une espèce de hérisson figé en statue de sel.

Il y a un unique récepteur, alors si la maman Amma prend quelqu’un dans ses bras, il reçoit tout l’amour métapsychique cosmique des kals d’Amma. Quand Satya Sai Baba arrivait, il déchirait tous les chakras de ceux qui étaient présents et toutes leurs puissances spirituelles étaient complètement disloquées, alors toutes les entités sur le toboggan des énergies métapsychiques et cosmiques, toutes les puissances intermédiaires pouvaient pénétrer en eux et remplacer leurs puissances spirituelles humaines disloquées. Des personnes qui ont rencontré Satya Sai Baba deux fois ont ensuite eu besoin d’exorcismes pendant douze ans.

Le bouddhisme donne beaucoup de travail aux exorcistes, et cela les oblige à dire : « Peut-être qu’il faut essayer d’aider ces pauvres gens », donc les prêtres feront des actes de charité. Des actes de charité héroïque, parce que ce n’est pas drôle d’aider quelqu’un à se délivrer de ces pièges énormes, de cette hypocrisie inouïe du Démon dans le bouddhisme. Dans l’hindouisme, il y a des petites choses parce qu’ils savent qu’il faut les vertus. Dans le bouddhisme, c’est le vide, la boddéité c’est tout. C’est dramatique.

Nous avons donc trois puissances de vie spirituelle. Si tu as une puissance, il faut que tu t’en serves. Donc il faut agir avec l’intelligence contemplative, avec le noùs, avec la Lumière, il faut agir avec son cœur spirituel, il faut agir avec sa liberté primordiale, son innocence originelle, sa Memoria Dei, il faut faire des actes.

Par exemple avec les sens externes – c’est plus facile avec les sens externes – : tu as la vision, tu vois, c’est une puissance externe, tu peux essayer de voir, tu concentres ton regard sur la lumière, sur la couleur, sur l’abeille qui est en train de butiner la fleur, tu fais un acte de vision, tu regardes, et l’objet de la vue, c’est les formes, les lumières, les couleurs. A chaque fois que tu fais un acte, tu te nourris d’un objet. L’objet de l’ouïe c’est le son, l’objet de l’odorat c’est l’odeur.

Pour le noùs, pour notre intelligence de lumière, notre présence physique de lumière spirituelle, de lumière métaphysique, de lumière humaine, de lumière ontologique, de lumière contemplative, de lumière immaculée, l’objet c’est la Vérité à l’état pur. La Vérité à l’état pur nourrit notre intelligence contemplative.

Quelqu’un qui n’a aucune vertu va dire : « Mais qu’est-ce que c’est que la Vérité ? A chacun sa vérité ! » : Ponce Pilate devant Jésus. Alors rendez à l’empereur…

La seule dignité de l’homme est son intelligence contemplative parce qu’elle est spirituelle, et l’objet dont elle se nourrit est la Vérité à l’état pur, la Lumière : Verum en latin, la Vérité à l’état pur. Je cherche la Vérité, j’ai soif de Vérité, je touche la Vérité, je pénètre la Vérité, je me nourris de la Vérité, j’assimile la Vérité, je vis de la Vérité, les sept actes par lesquels mon intelligence devient contemplative.

L’acte du cœur spirituel pour l’Amour est l’acte qui me permet de rentrer en extase et de ne plus m’habiter moi-même, de m’oublier moi-même si je puis dire, et de n’exister que dans l’Amour qui se trouve dans quelqu’un d’autre, un Amour plus grand que le mien. L’Amour de l’autre est forcément plus grand que le mien puisqu’il m’est complémentaire, donc l’Amour qui est dans le cœur de quelqu’un d’autre est forcément plus grand que le mien puisque cet Amour-là je ne l’ai pas.

L’acte d’Amour est l’extase, et l’objet de l’acte d’Amour est le Bien en Soi, le Bien suprême, le Bien immaculé, le Bien parfait, l’Amour parfait. Je me nourris du Bien parfait qui est dans l’autre que moi, l’Amour parfait qui est à l’intérieur de l’autre que moi et qui n’est pas à l’intérieur de moi. Mon cœur n’a pas d’Amour si mon cœur n’a pas les vertus, donc il faut que mon cœur aille chercher sa nourriture dans l’Amour parfait qui est dans l’autre que moi, alors mon cœur spirituel commence à grandir, s’épanouir, établir ses chemins, ses transformations et ses splendeurs, ses vertus, pour pouvoir aller à chaque instant, à chaque moment, à chaque occasion, à l’intérieur se nourrir et butiner l’Amour à l’état pur du Bien, le Bien en Soi, le Bien éternel, le Bien accompli.

Quand je vais à l’intérieur du cœur de quelqu’un d’autre, c’est trop beau parce que je peux, ce qui est difficile de faire pour moi-même, je peux aller trouver à l’intérieur du cœur de quelqu’un d’autre le Bien accompli de son Oui originel mais qui va s’accomplir éternellement à la fin de sa vie. Cet accomplissement du Bien en Soi est dans le cœur de la personne que je j’aime même si elle ne l’a pas encore atteint. Je peux me nourrir de l’accomplissement parfait de cet Amour brûlant, immaculé et éternel, je peux me nourrir de cet Amour accompli dans son cœur.

Ça l’aide en même temps. Quand vous aimez quelqu’un vous l’aidez parce qu’il va vers son accomplissement, il est présent à son accomplissement parce que vous avez fait un acte d’Amour, c’est pour cela qu’il faut croire en quelqu’un quand vous l’aimez.

Donc l’objet du cœur spirituel, c’est le Bien, Bonum en latin.
Verum pour la Lumière, la vie contemplative.
Bonum, le Bien. Il faut aimer le Bien.

Nous ne nous nourrissons pas du mal. « Ah c’est super les PlayStation, il y a plein de monstres ! » Pourquoi se nourrir du mal ? L’imaginaire se nourrit du mal mais l’esprit se nourrit du Bien. L’homme se nourrit du Bien.

Le cocaïnomane, lui, se nourrit du mal, il a besoin que les chrétiens soient mis à genoux devant lui : « Les catholiques doivent disparaître de la France », voilà les déclarations que nous entendons depuis quelques années en France par les empereurs, les petits roquets, et les roquettes aussi : « Les catholiques doivent disparaître de la France, ce sont les seuls qui mettent en cause les valeurs de la République ». Les valeurs de la République c’est quoi ?, dites-moi quelles sont les valeurs de la République, montrez-moi l’effigie des valeurs de la République.

La Royauté c’est l’homme, la France c’est l’humanité, c’est le souci de la grâce de l’humanité tout entière, c’est le souci de la transformation du monde, c’est le souci du Royaume accompli.

Et la troisième puissance qui est la memoria, cette extraordinaire toute-puissance que nous avons neuf mois avant la naissance, dont nous jouissons et dans laquelle nous agissons pendant les premiers mois de notre vie embryonnaire – c’est pour cela que nous nous apercevons que cette puissance agit de manière si extraordinaire lorsqu’elle est avortée par les hommes –, cette puissance spirituelle absolument immaculée, parfaite, splendide, invincible, cette capacité d’agir, d’être présente à tout ce qui est créé, de recevoir les coups contraires en les traversant dans la gratitude du Oui, se nourrit de l’Un.

Bonum, Verum, Unum.

L’indivisibilité de toutes choses, la famille : Dieu et tous les hommes font une famille, par exemple. Le Christ est l’unité de Dieu et de l’humanité en une seule Hypostase. Je me nourris de l’unité de l’Union Hypostatique de Jésus. L’Un nourrit ma liberté primordiale humaine.

Une fois que je suis réveillé dans mes puissances spirituelles, ça va avoir plein d’applications dans ma vie surnaturelle, dans ma vie d’oraison chrétienne :

Dans la Lumière, je vais faire pénétrer de l’intérieur dans un revêtement qui va entièrement le transformer la Lumière surnaturelle divine de la foi dans mon intelligence de sagesse qui se nourrit de la Vérité substantielle et incréée, bien sûr.

Et dans mon cœur spirituel extatique je vais brûler du Feu qui brûle l’au-delà de l’Amour et de la Lumière sponsale incréée à l’intérieur du Verbe de Dieu qui fait que c’est une Sponsalité à l’intérieur de la chair et du sang en toutes choses. Cette union transformante dans le mariage spirituel va faire ma nourriture et je vais rentrer dans des actes où je me nourris de ce Feu.

Et je vais aussi faire des actes de transformation de l’univers, je vais me nourrir de l’accomplissement de l’univers, je vais me nourrir de l’Unité de la Très Sainte Trinité et de la Trinité dans l’Unité, tout cela va revêtir ma royauté humaine, ma noblesse, cette capacité d’être dans l’Indivisibilité de toutes choses, de m’en nourrir, d’en resplendir et d’attirer toute chose vers sa perfection à partir de moi...

Le petit embryon… Vous connaissez je crois l’histoire récente de Stojan Adasevic qui avait fait plus de quarante mille avortements – certains disent presque soixante mille.

L’embryon n’a pas encore les vertus très développées de la vie contemplative et de la vie amoureuse, il n’a pas par exemple la vertu de chasteté, mais il a toutes les capacités des vertus de la puissance de mémoire spirituelle, il est très détermine dans l’Un, il se nourrit de l’Un, il se nourrit de cette unité avec la Paternité vivante de Dieu qui est en train de le créer et de créer toutes choses en même temps, il est le tabernacle de cette unité, il dit Oui, il va traverser tout.

Le médecin arrive avec son forceps d’avortement, il fouille, il coupe avec son broyeur, il sort une petite main, il pose la petite main, et la petite main en se posant se tourne vers lui et le montre du doigt. Il reprend son broyeur, il rentre à nouveau, il coupe, il broie, il arrache une jambe, il sort la jambe, il la met sur le linge où il y avait la main, et la jambe bougeait. L’âme existe. Il reprend son broyeur – il explique cela en détail, il l’a fait plus de quarante mille fois mais là il regardait ce qu’il faisait, l’aveuglement des empereurs et des petits roquets est incroyable ! – il rentre son broyeur, il broie tout ce qui reste à l’intérieur, il sort ce qu’il croit être de la bouillie et qui en fait est le cœur entier, il pose le cœur et le cœur battait. L’âme était là, l’enfant était vivant et regardait celui qui l’avait tué, il faisait l’unité avec lui, il l’aimait. Le médecin a vu que cet enfant était vivant et qu’il le regardait, qu’il ne le condamnait pas, qu’il l’aimait. Cet enfant aimait celui qui lui avait fait ça et qui était toujours vivant, tous les mouvements extérieurs du corps, du cœur montraient cela. Et petit à petit, le cœur battait de moins en moins fort, et puis l’enfant est mort. Il est mort en relation avec lui dans l’Un. L’enfant se nourrit de l’Un. Et du coup cet homme a accepté de devenir un saint.

Oui, c’est une histoire récente que je vous raconte là.

Et nous, nous sommes en unité aussi dans l’Un avec ces enfants qui sont des myriades et des myriades, et nous les mettons en unité avec le miracle des trois éléments de leurs anges gardiens, et nous faisons l’unanimité ensemble dans l’Indivisibilité du Roi. C’est cela la vocation de la France, ce n’est pas une vocation de minables et de roquets.

« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu rendez ce qui appartient à Dieu ».

Ce qui appartient à Dieu, c’est cette Unité, cette Invincibilité de Lumière et d’Amour, ce sont les trois puissances qui font que l’Esprit Saint est tout à fait Lui-même en nous, le Verbe de Dieu, la Sponsalité, est tout à fait Elle-même éternellement en nous, la Paternité incréée de Dieu, le Saint des Saints est tout à fait Lui-même en nous, et parfume tout. Et nous aimons cela, nous aimons le Père, nous aimons l’Epoux, nous aimons les Noces, nous sommes revêtus de la Tunique sans couture.

Celui qui n’est pas revêtu de la Tunique sans couture, comment peut-il être le Saint des Saints, le Royaume, le Roi ? Comment peut-il même estimer qu’il est un homme, qu’il est un être humain ?

Nous sommes emportés au-delà de nous-mêmes dans les Noces de l’Agneau.

« Ave Maris Stella », l’Etoile de la Mer se transforme en Soleil, parce que c’est le flux et le reflux sans voile de la Félicité incréée de Dieu dans la Félicité intérieure de la Royauté de Dieu en nous, et ces deux Félicités sont dans l’Un, dans l’Indivisibilité – c’est cela qui va s’ouvrir au cinquième Sceau, cette Indivisibilité des deux –, le flux et le reflux se font sans voile : « Felix Dei Porta », Porta, le Dalet, le corps ouvert de tous les côtés dans les huit cent quatre-vingt-huit splendeurs de notre humanité.

Nous avons besoin du Roi, nous sommes le Roi, nous sommes le tout petit Roi de l’univers, nous sommes cette humilité, cette simplicité de l’humilité éternelle de Dieu incarnée, il n’y a pas de différence entre Dieu et nous dès que nous sommes dans le Roi. Amen, Alléluia !